Après une suspension surprise le 23 juin dernier, le guichet MaPrimeRénov’ dédié aux rénovations d’ampleur dans les logements individuels rouvrira le 30 septembre 2025. Cette pause, motivée par un afflux exceptionnel de plus de 61 000 demandes — bien au-delà des prévisions — et par la détection de fraudes significatives, a poussé les pouvoirs publics à revoir le dispositif en profondeur. L’objectif affiché : recentrer les aides sur les ménages les plus modestes et garantir un usage efficace des fonds publics. Dès la réouverture, seuls 13 000 nouveaux dossiers seront acceptés d’ici la fin de l’année, contre plus de 80 000 en rythme annuel auparavant. Ce quota, fixé pour contenir les dépenses dans l’enveloppe de 3,6 milliards d’euros prévue en 2025, impose une vigilance accrue : chaque territoire disposera d’un nombre limité de dépôts, et la plateforme pourra refermer ses portes si les seuils sont atteints trop vite. Les logements éligibles devront être classés E, F ou G au DPE, avec des plafonds de travaux désormais fixés à 30 000 € pour un gain de deux classes et 40 000 € pour trois classes ou plus. Le bonus de 10 % pour les passoires énergétiques disparaît, réduisant encore l’attractivité pour certains ménages.
Pour les diagnostiqueurs immobiliers, ce durcissement est à double tranchant. D’un côté, les critères plus stricts valorisent les prestations de qualité et la préparation rigoureuse des dossiers. Les propriétaires auront besoin d’un accompagnement expert pour optimiser leurs chances d’acceptation et justifier l’efficacité énergétique projetée. De l’autre, la limitation des dépôts crée une véritable course contre la montre. Les particuliers qui ne disposeront pas de diagnostics complets et d’un plan de travaux clair dès l’ouverture risquent de passer à côté de l’aide pour 2025. La dimension territoriale renforce également l’importance des partenariats locaux. Être informé en temps réel des taux de remplissage, anticiper les périodes de dépôt et conseiller les clients sur le moment optimal pour lancer leur projet deviendront des avantages concurrentiels. Enfin, la lutte renforcée contre la fraude — avec plusieurs milliers de dossiers litigieux déjà identifiés — rappelle que la précision et la conformité réglementaire des documents sont plus que jamais essentielles. Face à ce nouveau cadre, l’accès à MaPrimeRénov’ devient plus restreint et compétitif. C’est un formidable enjeu pour les diagnostiqueurs, qui doivent adapter leur offre afin d’allier efficacité technique, rapidité de mise en œuvre et accompagnement stratégique. En anticipant les évolutions réglementaires, en préparant des dossiers solides et conformes, et en guidant les propriétaires vers le bon moment pour déposer leur demande, ils se positionnent comme des acteurs clés de la réussite des projets de rénovation énergétique.